Déclaration sur les rafles des Etrangers en RIM_250307_105020

Déclaration sur les rafles des Etrangers en RIM_250307_105020

Déclaration sur les Rafles de Ressortissants d’Afrique Subsaharienne en Mauritanie

Depuis plusieurs jours, nous constatons une recrudescence des rafles d’étrangers à Nouakchott visant particulièrement les ressortissants d'Afrique subsaharienne. Cette information relayée par plusieurs plateformes médiatiques de la sous-région est aussi reprise en boucle dans les réseaux sociaux par plusieurs témoins sur place. Ce qui est particulièrement préoccupant, c'est le

caractère sélectif de ces opérations, qui ciblent exclusivement des Africains subsahariens, ainsi

que les conditions inhumaines dans lesquelles elles sont menées. Les personnes concernées

dénoncent la brutalité avec laquelle ces contrôles et arrestations sont effectués, ainsi que la précarité de leurs conditions de détention.

Ces pratiques rappellent tristement les événements d'avril 1989 qui au début concernait les citoyens Sénégalais, mais qui s'est par la suite s’est poursuivie à travers une répression aveugle contre des citoyens Mauritaniens, dont des milliers vivent encore aujourd'hui dans des conditions précaires au Sénégal et au Mali, dépossédés de leurs terres et de leurs biens. Ce lourd passif au compte de l’état mauritanien n’est toujours pas soldé et continue de saper la cohésion sociale et le

vivre-ensemble.

Mauritanian Network for Human Rights in the U.S. (MNHRUS) condamne fermement ces

violations des droits des étrangers en Mauritanie. Ce pays, historiquement terre d'accueil, abrite des ressortissants du monde entier. Or, procéder à des contrôles au faciès ciblant exclusivement certaines nationalités est une pratique discriminatoire et injuste. Si les étrangers présents sur le territoire national doivent se conformer aux lois en vigueur, ils ont également des droits fondamentaux que les autorités sont tenues de respecter, sous peine de voir s’appliquer le principe de réciprocité à l’égard des Mauritaniens vivant à l’étranger.

MNHRUS appelle les autorités mauritaniennes à la prudence sur ces contrôles abusifs et à revoir les procédures en matière de migration afin de les aligner sur les réglementations en vigueur. Toute gestion des questions migratoires doit se faire dans le respect des accords conclus avec les autorités des pays d’origine des migrants, en privilégiant les principes d’hospitalité et de bon voisinage.

MNHRUS attire également l’attention des autorités sur un problème fondamental qui aggrave cette situation : des milliers de Mauritaniens ne sont toujours pas enrôlés dans les registres d’état civil et se trouvent de ce fait dans l’impossibilité de présenter des documents d’identité aux forces de l’ordre. Cette situation les expose à un risque grave d’arrestation arbitraire, voire d’expulsion vers

des pays dont ils ne sont pas ressortissants. Il est impératif que les autorités prennent en compte ces cas sensibles et mettent un terme aux dérives qui pourraient conduire, comme par le passé, à la déportation illégale de citoyens mauritaniens vers d’autres pays.

Enfin, MNHRUS exhorte les autorités à alléger les conditions d’obtention de titre de séjour mais aussi et surtout à auditer dans les plus brefs délais les officines en charge de produire ce document pour s’assurer de son bon fonctionnement.

Nous restons mobilisés et vigilants face à ces atteintes aux droits humains.

The Mauritanian Network for Human Rights in US

La Communication,

03/07/2025Mauritanian Network for Human Rights in US

Statement on the Raids of Sub-Saharan African Nationals in Mauritania

For several days, we have witnessed an increase in raids targeting foreigners in Nouakchott, particularly nationals from Sub-Saharan Africa. This information, reported by several media platforms in the sub-region, has also been widely shared on social media by multiple witnesses on the ground. What is particularly concerning is the selective nature of these operations, which exclusively target Sub-Saharan Africans, as well as the inhumane conditions under which they are carried out. The affected individuals denounce the brutality with which these checks and arrests are conducted, as well as the precarious conditions of their detention.

These practices are a painful reminder of the events of April 1989, which initially targeted

Senegalese citizens but later escalated into a blind crackdown on Mauritanian citizens. Thousands of them still live in precarious conditions in Senegal and Mali today, having been dispossessed of their land and property. This heavy historical burden remains unresolved by the Mauritanian state

and continues to undermine social cohesion and peaceful coexistence.

The Mauritanian Network for Human Rights in the U.S. (MNHRUS) strongly condemns these

violations of foreigners' rights in Mauritania. Historically a land of hospitality, this country is home to nationals from around the world. However, conducting facial-based identity checks that exclusively target certain nationalities is a discriminatory and unjust practice. While foreigners residing in the country must comply with the laws in force, they also have fundamental rights that

authorities are obliged to respect. Otherwise, the principle of reciprocity could be applied to

Mauritanians living abroad.

MNHRUS calls on the Mauritanian authorities to exercise caution regarding these abusive controls and to review migration procedures to align them with existing regulations. The management ofmigration issues must be conducted in compliance with agreements made with the authorities of migrants' countries of origin, prioritizing principles of hospitality and good neighborliness.

MNHRUS also draws the authorities' attention to a fundamental problem aggravating this situation: thousands of Mauritanians remain unregistered in civil status records, preventing them from presenting identity documents to law enforcement officers. This exposes them to a severe risk of arbitrary arrest or even deportation to countries of which they are not nationals. It is imperative that the authorities consider these sensitive cases and put an end to these abuses, which could once again lead to the illegal deportation of Mauritanian citizens to other countries, as happened in the past.

Finally, MNHRUS urges the authorities to ease the conditions for obtaining residence permits but, more importantly, to urgently audit the offices responsible for issuing these documents to ensure their proper functioning.

We remain mobilized and vigilant in the face of these human rights violations.

The Mauritanian Network for Human Rights in the U.S.

Communication

03/07/2025